Article / BONNES FEUILLES

Simone Graïc, bâtonnière du barreau de Saint-Brieuc

PORTRAIT, avec l’aimable autorisation de Madame Laurence GARNERIE, Rédactrice en chef de la Gazette du Palais, nous reproduisons ce portrait paru à la Gazette du Palais n°31 le 15 septembre 2020. Rappelons que Simone GRAÏC, qui fait l’unanimité au sein de son barreau comme à l’extérieur, accomplit son second mandat à la tête de l’ordre.

Simone Graïc affirme s’être lancée dans une carrière juridique avant tout par amour de la nouveauté et de la recherche de solutions. Des inclinations qui, depuis le début de son deuxième mandat en qualité de bâtonnier de l’ordre des avocats de Saint-Brieuc le 1er janvier dernier, sont loin de lui faire défaut…

La curiosité. C’est ce qui a motivé Simone Graïc à se tourner vers le droit, elle qui ne s’était jamais familiarisée avec cette matière ni laissée inspirer par d’éventuels modèles familiaux avant de débuter ses études à la faculté de droit de Brest.  » C’était pour moi comme une page blanche qui restait à écrire  » décrit cette native des Côtes d’Armor qui a néanmoins longtemps hésité, après avoir décroché sa maîtrise, entre la théorie et la pratique. « J’ai jonglé pendant un certain temps entre le droit privé et le droit public, car je ne voulais me fermer aucune porte, raconte-t-elle. C’est finalement le, droit privé et son raisonnement qui l’ont emporté, même si je ne savais pas encore si je souhaitais m’orienter vers la recherche ou revêtir la robe.»

Des assises à la médiation. Au détour d’un stage effectué en cabinet d’avocats, elle voit finalement se dessiner les contours d’un parcours qui pourrait lui plaire… Simone Graïc prête donc serment en 1982 et débute sa car­rière en tant que collaboratrice au sein d’un cabinet d’avocats généraliste, où elle découvre la matière pénale et les procès d’assises. 2 ans plus tard, elle décide de s’associer avec son mari, également avocat. Au sein de la SCP Raoult-Graïc, leur cabinet généraliste situé à Saint-Brieuc, l’accent est désormais mis sur le droit civil et de la responsabilité civile, le droit commercial et les voies d’exécution, pour une clientèle largement composée de sociétés d’assurances et de groupes bancaires. Dans un sourire, l’avocate glisse que ce sont le raisonnement juridique et la recherche de solutions sous toutes ses formes, puisqu’au cours de son premier mandat en tant que bâtonnière de l’ordre des avocats de Saint-Brieuc en 2010 et en 2011, Simone Graïc a également apprivoisé les modes amiables de résolutions des différends et passé un DU de médiation. « Statutairement, le bâtonnier en exercice prend la présidence de l’association Armor Médiation, créée par le barreau de Saint-Brieuc il y a quelques années. J’ai découvert la médiation par ce biais, et cela m’a tout de suite intéressée » explique celle qui, aujourd’hui, est également vice-présidente de la Fédération des centres de médiation du Grand-Ouest (FCMGO). « Le côté volontaire de la démarche me plaît. J’apprécie le fait de donner du temps aux personnes de s’asseoir autour d’une même table et de chercher eux-mêmes la solution à leur litige. »

Porter le barreau à quatre bras. Avant ce premier mandat à la tête des avocats du barreau de Saint-Brieuc, Simone Graïc avait été à plusieurs reprises membre du conseil de l’ordre. Le bâtonnat lui a permis d’aller plus loin grâce notamment à la Conference des bâtonniers, qui lui a offert des moments d’échange privilégiés avec ses pairs hexagonaux au plus près de la réalité des barreaux. Mais son mandat de 2010 coïncide égale­ment avec la réforme de la carte judiciaire et la suppression du TGI de Guingamp qui en a découlé … « Avec le bâtonnier de Guingamp, j’ai dû ensuite prendre les dispo­sitions nécessaires pour fermer totalement le barreau », se sou­vient-elle. Un moment « très émouvant et difficile » qui ne l’a pourtant pas empêchée de rem­piler pour un deuxième mandat le 1er janvier dernier. Le déclic ? La nomination pour la première fois à Saint-Brieuc d’un vice-bâton­nier en la personne de Stéphane Baron. « Être deux à administrer l’ordre est une véritable opportu­nité pour notre barreau, dans la mesure où les affaires sont chronophages et que cela permet ainsi de déléguer et d’échanger avec quelqu’un sur les décisions à prendre. Cela pourrait par ailleurs créer des vocations chez les confrères qui, avant, hésitaient à se présenter face à l’ampleur de la tâche », commente l’avocate de 55 ans. Laquelle confie avoir d’autant plus apprécié cet appui au moment du confinement. « Nous échangions tous les jours et étions véritablement complémentaires, assure-t­elle. Gérer cette situation à deux a grandement facilité le travail. »

Depuis le déconfinement, Simone Graïc s’attelle à rendre son barreau et les 141 avocats qui le composent plus vi­sible et engagé. Une mission qui passe notamment par le développement d’une défense des victimes et de partena­riats avec la CCI, et par un accès facilité aux conseils pour les justiciables. Mais surtout, la bâtonnière espère pouvoir relancer en 2021 le colloque de la Saint-Yves, organisé par le barreau de Saint-Brieuc et qui se déroule chaque année à Tréguier, annulé cette année à la suite de la crise sani­taire. Un « grand moment » auquel elle tient énormément, et qu’il s’agirait cette fois-ci de ne pas gâcher …

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YVES AVRIL
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